Honeymoon à Bali - Episode 1 : Escale catastrophique à Shanghai
"Le voyageur voit ce qu'il voit, le touriste voit ce qu'il est venu voir !" - Gilbert Keith Chesterton
Le voyage de noces, c’est quand même une sacrée réflexion !
J’ai du changer d’avis pas loin de 12 fois avant de choisir la destination. C’était d’abord Cuba, puis l’île de la Réunion et l’île Maurice, puis le Japon, puis les Cyclades, puis…
Finalement, sans savoir vraiment pourquoi, mon cœur s’est arrêté sur Bali, qui n’était pourtant pas LA destination de mes rêves. Je pense que j’étais poussée par 2 envies :
- Pouvoir profiter d’hôtels luxueux à prix très bas pour une vraie atmosphère « honeymoon » malgré notre budget cool, mais pas excessif comparé à d’autres jeunes mariés.
- Passer 3 semaines en Asie du Sud-Est, où Pierre et moi nous sentons tellement bien.
C’est décidé ! En octobre 2016 : nous partons pour 3 semaines à Bali en mode Love, Temples, et Nature. On évite ainsi la pleine saison et ses hordes de touristes, et les quelques nuages annoncés ne nous font pas peur depuis la fameuse ville de Hué, au Vietnam, où il pleut 365 jours par an.
Bali : à nous 3 !
La bonne idée dont on aurait préféré se passer…
En réservant nos billets d’avion, on voit que nous passerons par Shanghai. On a le choix entre une escale de 5h, ou une escale de 10h. On ne met pas longtemps à se décider pour la deuxième solution. On pourra ainsi découvrir Shanghai et ne pas attendre, enfermés dans l’aéroport. Nous aurons plusieurs heures pour profiter de la ville, grâce au visa transit de 72h qui est gratuit.
J’ai des étoiles dans les yeux à l’idée de découvrir cette mégalopole chinoise. C’est comme un cadeau par dessus le cadeau du voyage de noces. Je me renseigne sur les meilleurs spots à visiter en quelques heures seulement, et je salive à l’idée de goûter les meilleurs dim sum du vieux Shanghai.
15 octobre : décollage avec la China Eastern, dont je parlerai dans un autre article qui sera clairement un coup de gueule, plutôt qu’un coup de cœur.
Un vol atroce, des turbulences à gogo, et un personnel de bord qui a clairement oublié de sourire, et à qui on n’a jamais appris les bases de la politesse…
Après avoir cru mourir à quelques reprises (plus jamais un vol à l’arrière d’un avion ! PLUS JAMAIS !), nous arrivons fatigués, mais super motivés, à Shanghai pour découvrir la ville.
Grâce au Maglev, le train à sustentation magnétique qui fonce jusqu’à 431km/h, il ne nous faut que quelques minutes pour rejoindre le centre de Shanghai. Le dépaysement est total ! Presque un peu trop intense. On ne comprend rien. Aucune instruction en anglais, personne pour nous aider, et surtout… aucun touriste occidental aux alentours. Ça nous plaît au début : vive l’authenticité ! Mais on comprendra vite pourquoi...
La ville est moderne, et s’il n’y avait pas autant de panneaux publicitaires en chinois, on pourrait presque se penser à Londres, ou une autre capitale européenne.
On marche quelques minutes pour arriver au Bund, la fameuse promenade qui longe la Huangpu River. La vue sur les gratte-ciel ultra modernes est impressionnante. Mais notre enthousiasme redescend très vite : autour de nous, des centaines de regards insistants, pesants, parfois moqueurs, parfois hilares. On nous prend en photo sans nous demander la permission, d’un simple geste de smartphone, sans un regard dans les yeux qui aurait pu être rassurant ou sympathique.
Nous sommes très mal à l’aise… C’est ça la Chine ?
La fatigue et l’ambiance pesante ne nous donnent clairement pas envie de rejoindre la rive opposée pour monter en haut de la célèbre Shanghai Tower. On préfère marcher, presque honteux d’exister et d’importuner les chinois autour de nous. Je ne prends que quelques photos (ratées) avec mon smartphone, car je perds tout élan artistique dans ces moments là.
On décide de marcher jusqu’au quartier du vieux Shanghai. On espère y trouver plus de tranquillité, et la belle authenticité qu’on aime tant en Asie… ERREUR. Nous voici dans un Disneyland pour touristes chinois : que des boutiques, une foule dense et oppressante alors qu’il n’est que 10h du matin. On vient nous harceler tous les 5 mètres en nous mettant littéralement sous le nez le menu d’un restaurant, ou un flyer indiquant la boutique de bijoux soldés la plus proche. J’ai la tête qui tourne. Je me sens mal et absolument pas accueillie dans cette ville. On passe devant le restaurant de dim sum que j’avais repéré sur internet : une file d’attente phénoménale. On passe ! Je n’ai qu’une envie : sortir de cet enfer.
On ère quelques minutes en dehors de la vieille ville, ne sachant pas trop quoi faire. On a faim, on est fatigués, et on est de très mauvaise humeur. Et là, on décide d’aller là où on ne va JAMAIS : au MacDo.
Nouvelle surprise : la carte bleue ne passe pas. En fait, ici, elle ne passe nulle part. Aucun DAB n’a accepté nos 2 cartes internationales.
Autre surprise : le wifi est inaccessible. En Chine, si tu n’as pas un numéro de téléphone chinois : tu es privé de wifi.
Nous avons quelques espèces, récupérées à l’aéroport. On calcule vite fait combien il nous faut pour retourner à l’aéroport, et on prend un petit sandwich chacun avec ce qu’il nous reste.
On se sent dans un autre monde, on est totalement LOST IN TRANSLATION. Et le bouquet final arrive quand notre voisine de table regarde dans son verre de coca, y voit probablement une petite saleté, et décide de verser à même le sol quelques centilitres de sa boisson pour continuer son repas tranquillement… sans nettoyer bien entendu ! Nous avons été témoins de beaucoup d’autres scènes hallucinantes de ce type lors de notre matinée à Shanghai. On décide de rentrer, beaucoup plus tôt que prévu à l’aéroport, pressés d’en finir avec Shanghai.
Manque de bol : notre correspondance pour Bali aura finalement plus de 8h de retard, et le personnel de l’aéroport et celui de la China Eastern ont été totalement incompétents envers les touristes occidentaux (nous avons été séparés des touristes chinois pendant l’attente !!!).
Je remarque une chose :
Lors de nos passages aux aéroports de Roissy ou Orly, il y a toujours de grandes affiches de Paris, ou des régions de France.
À Shanghai : aucune image de la ville ou du reste de la Chine. On voit la Tour Eiffel, la statue de la liberté, la tour de Pise, Big Ben, les pyramides de Gizeh…
L’aéroport (et le pays lui-même) n’est clairement pas fait pour le reste du Monde, mais bien pour les chinois qui veulent partir en vacances.
Je n’ai passé que quelques heures en Chine, mais j’ai bien l’impression que les touristes ne sont pas les bienvenus ici. Quel dommage ! Il y a tellement de merveilles que j’aimerais visiter dans ce pays. Mais cet avant-goût m’a coupé toutes mes envies.
On décolle enfin pour Bali, et je n’ai presque plus peur des turbulences, tant je suis blasée de cette journée infernale, qui nous a fait prendre un retard considérable dans notre périple balinais.
ENFIN ARRIVÉS EN INDONÉSIE !
Dès nos premiers pas à l’aéroport de Denpasar, tout notre stress s’envole. On retrouve la gentillesse et l’accueil de l’Asie du Sud-Est. On se sent très vite en confiance, et on retrouve l’espoir : nos vacances vont merveilleusement bien continuer.
Hélas, nous devions arriver la veille au soir, et nous avions prévu de visiter de très beaux endroits du sud de l’île (comme le fameux temple de Uluwatu). Mais nous n’avions pas dormi depuis presque 48h. Nous avons donc seulement profité de notre hôtel, très charmant, en pleine nature et avec beaucoup d’éléments traditionnels balinais qui nous mettent déjà dans le bain...
Nous sommes allés découvrir la fameuse plage de Kuta au coucher du soleil : un beau moment. On comprend pourquoi cette plage est tant prisée des surfeurs : les vagues y sont fortes et nous sautons comme des enfants pour nous défouler.
Sur la plage : peu de touristes mais beaucoup d’indonésiens, en famille, qui viennent profiter du coucher de soleil. La plage n’est pas paradisiaque (comme souvent à Bali), mais on s’y sent bien (comme toujours à Bali).
Nous n’avons qu’une hâte : commencer notre périple dans l’île dès le lendemain… et je vous raconte ça dans l’article suivant.